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17/02/2009

_A wealth of fable : An informal history of science fiction fandom in the 1950s_

A wealth of fable : An informal history of science fiction fandom in the 1950s : Harry WARNER Jr. : SCIFI Press : 1992 : ISBN-10 0-9633099-0-0 : 456 pages (y compris index): une trentaine d'Euros pour un HC avec jaquette (disponible chez NESFA).

A wealth of fable.jpg


Ce livre est la suite chronologique de All our yesterdays (du même auteur) qui couvrait les années 40. Il s'agit d'une sorte d'histoire du fandom (principalement US mais on peut aussi y croiser quelques européens) dans les années 50, narré par le petit bout de la lorgnette. Cela donne un livre certes riche en anecdotes (sur 400 pages, il y a de quoi raconter) mais remarquablement pauvre en analyses ou en perspectives historiques.

All our yesterdays.jpg

C'est clairement une oeuvre d'amour et de mémoire mais à force d'y apprendre à longueur de page que Albert Truc, qui résidait dans le Nébraska, a sorti 37 numéros du fanzine Hopla-boom durant les anées 1945-48 mais qu'il s'est disputé avec l'APA voisine au sujet d'une nouvelle non publiée et qu'il a gafiaté, et ainsi de suite ad nauséam, on est rapidement incité à pratiquer une lecture en diagonale.

De plus, le plan de l'ouvrage est très confus. Il mêle une structure thématique (plus ou moins) à une structure chronologique non linéaire, héritage du fait que son contenu est initialement paru et conçu comme une série d'articles. Ceci ne fait qu'ajouter à la pénibilité de la lecture.

Je ne connais pas tous les ouvrages existants sur le sujet, mais cet ouvrage ne peut être considéré comme l'histoire du fandom définitive. Celle-ci reste donc à écrire avec peut-être un peu moins de détails mais avec un peu plus de recul et de mise en perspective.

Le seul intérêt de ce livre est de pouvoir documenter les premiers pas d'un grand nombre de professionnels qui ont fait leurs classes dans le fandom.

C'est donc un témoignange de première main (avec toutes les qualités mais aussi les défauts de ce type de livre de souvenirs) sur les débuts du fandom US et non une étude sur le phénomène lui-même.

Note GHOR : 1 étoile

11/02/2009

_The Vorkosigan companion_

The Vorkosigan companion : Lilian Stewart CARL & John HELFERS : Baen : 2008 : ISBN-13 978-1-4165-5603-9 : ill Darrell K. Sweet : 469 pages (pas d'index) : une vingtaine d'Euros pour un HC neuf (avec jaquette).

The Vorkosigan companion.jpg

Cet ouvrage fait partie de la catégorie des concordances (on rencontre parfois, comme ici, le terme de companion). Ce type de livre a pour but de rassembler des éléments encyclopédiques autour d'un auteur ou d'une série populaire. C'est un genre d'ouvrage que l'on rencontre habituellement (pour ce qui est de la SF) dans le monde anglo-saxon (il en existe sur Niven, Hamilton, Brin, Foster ou Smith), même si l'ouvrage paru chez Rivière Blanche sur Limat & Coqdor fait parfaitement partie de cette catégorie.

Concordance to Cordwainer Smith (3rd edition).jpg

Celui-ci est donc consacré à l'univers developpé par Lois McMaster Bujold dans sa série Vorkosigan. Cette série, dont la publication a commencé en 1986 comporte une dizaine de romans et une demi-douzaine de nouvelles (des novellas plutôt) dont la plupart ont été traduits en VF. C'est une série à succès qui a valu à son auteur nombre de prix (Hugo et Nebula) et a fédéré de nombreux fans, principalement autour du personnage de Miles, le héros de la plupart des textes.

Schématiquement, l'ouvarge est divisé en quatre parties principales :

- une courte (80 pages) partie sur l'auteur avec deux textes parfois autobiographiques de Bujold, une interview d'elle et une de son éditeur chez Baen.
- une très courte (40 pages) partie analytique sur la série.
- une collection de préfaces.
- le coeur du livre, à savoir les données collationnées sur l'univers de Bujold. Il est organisé en divers chapitres : une énorme (200 pages) concordance (c'est à dire un dictionnaire commenté de tous les concepts et personnages que l'on rencontre dans la série), un guide de prononciation, des cartes stellaires, des arbres généalogiques, une chronologie, un résumé des épisodes...

Ethan of athos (Baen 1986).jpg

Même si l'on peut quelque part me considérer comme un fan de la série (je l'ai lu en entier et je l'ai suivie depuis sa sortie en magazines), je ne sais pas trop quoi faire de cet ouvrage.

La somme de travail est évidemment colossale et tous les détails de l'univers de Bujold sont explorés. C'est tellement minutieux que l'on peut y apprendre (par exemple) que Miss Pym est la fille du Soldat Pym et qu'elle est la servante de Ekaterin et qu'elle apparaît dans Diplomatic immunity. Le tout sur 300 pages de détails de ce type et de ce niveau de précision.

C'est évidemment fascinant, mais une petite voix me souffle "A quoi bon ?". Je ne suis pas suffisamment passionné par cette série pour estimer pertinent d'encombrer mon cerveau avec cette masse de trivia. Une utilisation possible d'une telle quantité d'information est l'utilisation dans le cadre d'un jeu de rôle, mais l'hyper-detaillage des personnages de la série est peut-être superflu.

La partie la plus intéressante est (AMHA) la première où Bujold nous parle de sa vie et de son métier d'écrivain, y compris sous le toujours intéressant angle économique. Hélas, ce segment est trop court et la suite du livre vire rapidement au concert de louanges. Ces lauriers ne sont pas forcément immérités, en particulier au vu des prix récoltés et de la disponibilité quasi-permanente des ouvrages, mais Bujold n'est pas non plus Shakespeare et l'univers construit n'est pas forcément des plus originaux.

Ce qui est dommage, c'est qu'il y a avait surement matière à faire avec un tel sujet. Les réponses à des questions du type : Comment une mère au foyer peut-elle réussir dans le domaine de la SF militariste ? Quelle est l'idéologie qui sous-tend cette succession de dictatures ou de monarchies ? Quel est l'impact de l'utilisation d'un héros handicappé ?; feraient surement de belles analyses.

Un livre sûrement fait par passion mais difficile à apprécier par ceux qui, comme moi, ne la partagent pas avec la même intensité ou le font avec plus de recul. A réserver aux ultra-fans de Miles.

Note GHOR : 1 étoile

PS : en bonus, une cover gallery là : http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/02/12/lois-mcmast...

 

09/02/2009

_Classics of science fiction and fantasy literature Vol. 2_

Classics of science fiction and fantasy literature Vol. 2 : Fiona KELLEGHAN : Salem Press : 2002 : 1-58765-052-5 : 355 pages (y compris index & annexes) : prix : environ 25 Euros port compris pour un HC.

Classics of science fiction and fantasy literature 2.jpg

Cet ouvrage est en fait la suite/complément du volume 1 (logique), un ouvrage déjà commenté ici : http://ghor.hautetfort.com/archive/2009/02/06/classics-of.... Il est d'alleurs numéroté en séquence avec ce volume 1 puisqu'il commence à la page 343.

Son principe est donc le même :

Ce livre a pour ambition de présenter les classiques de la SF&F. Pour ce faire, il traite, sur trois ou quatre pages, d'une centaine d'oeuvres. La présentation est constante, et est divisé en deux parties de longueur inégale. La première, certainement destinée à des étudiants un peu flemmards, (The story) résume le livre d'une façon tout de même assez détaillée (donc attention aux spoilers). La deuxième partie (Analysis) précise la place du l'oeuvre considérée dans la production de l'auteur et dans le genre, puis en dégage les thèmes principaux.

Ce tome prend donc la suite alphabétique du précédent et traite les romans (ou séries ou rares recueils) dont les titres vont de The man in the high castle (Dick) à Zothique (Smith).

The man in the high castle (Penguin 1965).jpg

On y trouve le même choix très éclectique, tant en terme de genres (SF dans toutes ses variantes, Fantasy ou Fantastique) qu'en terme d'ouvrages, allant des incontournables (1984, Rogue moon, Timescape) à des textes plus rarement rencontrés (When HARLIE was one, Witch world) qui bénéficient d'un coup de projecteur bienvenu.

When Harlie was one Release 2.0 (Bantam 1988).jpg

A noter plusieurs annexes :
- La liste des principaux prix SF et de leurs vainqueurs ainsi que celle des grandmasters honorés par la SFWA.
- Une liste chronologique des titres étudiés (permet un placement dans l'histoire du genre).
- Un classement thématique des titres étudiés (une information souvent présente dans les ouvrages anglo-saxons, une aide pédagogique ?).
- Un guide des ouvrages de référence commenté, très bien fait et aux commentaires (AMHA) fort pertinents qui devrait permettre au novice de se constituer une bonne bibliothèque de base (à noter que cette liste comporte toutefois peu d'ouvrages bibliographiques).

Mon avis reste le même sur cet ouvrage, puisque j'ai toujours les même réserves sur son utilité (malgré ses qualités) pour l'amateur un tant soit peu pointu. L'intérêt des annexes est quand même à signaler.

Note GHOR : 1 étoile

06/02/2009

_Classics of science fiction and fantasy literature Vol. 1_

Classics of science fiction and fantasy literature Vol. 1: Fiona KELLEGHAN : Salem Press : 2002 : ISBN-10 1-58765-051-7 : 342 pages + introduction (mais pas d'index qui se trouve dans le volume 2) : environ 25 Euros port compris pour un HC.

Classics of science fiction and fantasy literature 1.jpg


Ce livre a pour ambition de présenter les classiques de la SF&F. Pour ce faire, il traite, sur trois ou quatre pages, d'une centaine d'oeuvres. La présentation est constante, et est divisé en deux parties de longueur inégale. La première, certainement destinée à des étudiants un peu flemmards, (The story) résume le livre d'une façon tout de même assez détaillée (donc attention aux spoilers). La deuxième partie (Analysis) précise la place du l'oeuvre considérée dans la production de l'auteur et dans le genre, puis en dégage les thèmes principaux.

Il s'agit d'un volume 1 qui couvre les titres allant de Aegypt à Make room, make room (le classement est par ordre alphabétique). Le choix des oeuvres étudiées est très vaste et très hétéroclite, présentant des classiques de la SF&F (Dune, Foundation, The lord of the rings...), des ouvrages connus d'auteurs habituellement pas associés au genre ou le pré-datant (Huxley, Verne, Wells, Lewis, Carroll...), des auteurs 'caution littéraire branchée' (Atwood, Pynchon...), des séries (Elric, Hyperion...) et même des recueils de nouvelles (Tiptree, Kornbluth....).

The man who upset the universe (Ace 1952).jpg

Malgré le fait que cette sélection soit intéressante et suffisamment variée pour que chacun y trouve son bonheur (Dickson y côtoie Ballard), j'ai du mal à voir quelle peut être l'utilité d'un tel livre.

En effet, la partie résumé est inintéressante pour l'amateur (qui aura lu 80% des oeuvres) et qui n'aura pas forcément besoin de connaître les détails de l'intrigue d'un livre qu'il na pas lu ou qu'il envisage de lire. La partie analyse, expédiée en deux pages au mieux, manque nettement de profondeur et convient plus pour un exposé à rendre qu'à une mise en perspective globale.

Je suppose qu'il s'agit donc d'une sorte de catalogue raisonné à destination d'enseignants désireux de monter un cours sur la SF, de bibliothécaires en quête d'un fond (les livres sont d'ailleurs clairement classés par sous-genre) ou, plus cyniquement, d'étudiants en retard pour rendre leurs dissertations.

A ce titre c'est sûrement un ouvrage très utile, mais pour l'amateur de SF un peu chevronné, ce livre n'est (AMHA) pas indispensable.

Note GHOR : 1 étoile

03/02/2009

_Against time's arrow : The high crusade of Poul Anderson_

Against time's arrow : The high crusade of Poul Anderson : Sandra MIESEL : Borgo Press (The Milford series) : 1978 : 0-829370-224-2 : 64 pages (dont l'habituelle bibliographie sommaire mais pas d'index) : prix (d'occase) 10 Euros pour un TPB.

Against time's arrow.jpg

(désolé pour la piètre apparence de mon exemplaire, il s'agit d'un ex-ouvrage de bibliothèque)

Ce livre est l'une des rares études consacrées à Poul Anderson (en anglais, il y a aussi une bibliographie chez GCP en deux volumes + deux autres plus anciennes ainsi qu'un livre en italien), plus bien sûr celle de JDB chez Les Moutons (voir http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/11/26/orphee-aux-...). C'est une chose assez surprenante pour un auteur comme Anderson qui allie à la fois un corpus imposant (plus d'une centaine de livres et le triple de nouvelles), une versatilité importante (il a pratiqué tous les sous-genres de la SF et de la Fantasy) et une place privilégiée dans le coeur des fans (la réédition actuelle de ses textes par NESFA et Baen en est la preuve).

The Van Rijn method (Baen 2008).jpg

Malgré les qualités de Sandra Miesel (qui a aussi écrit sur Dickson ou Smith), je trouve qu'elle n'a pas su réussir l'exercice imposé par le format de la série 'Milford' de Borgo, à savoir de faire la synthèse d'un auteur en une soixantaine de pages.

En effet, avec un auteur aussi prolifique que Anderson, je ne suis pas d'accord avec le choix d'une analyse ne portant que sur neuf de ses oeuvres. Elles sont certes traitées en détail (même trop, vu qu'une bonne partie de l'étude se borne à résumer les textes) mais ce faible échantillon me semble donner une impression trop réductrice des thématiques d'Anderson. Elles sont ici réduites au thème du combat contre l'entropie.

De plus, même si certaines des oeuvres étudiées sont connues (The queen of air and darkness, Tau zero, Goat song), le choix de certaines autres (The night face, World without stars, The broken sword) me semble plus lié au besoin de trouver de quoi appuyer l'argumentation déployée qu'à une assertion raisonnée de la carrière de l'écrivain. (A noter un problème supplémentaire pour les francophones, le fait que seulement une partie des textes cités ont été traduits).

The night face (Ace 1979).jpg

Une étude, qui même sur seulement 64 pages, passe sous silence la totalité des Flandry & Van Rijn & Falkyan, The high crusade (qui donne pourtant son titre à l'essai), Brain wave, les cycles 'Technic civilization' ou 'Psychotechnic league', les 'Time patrol', présente, à mon avis, de trop nombreuses impasses pour pouvoir correctement rendre compte de l'étendue des oeuvres d'un auteur comme Anderson.

Un ouvrage d'un niveau à peine introductif qui ne permet même pas de se faire une idée de la véritable dimension de l'auteur, desservi par une bibliographie ridicule (mais c'est assez logique vu la volumétrie) et l'absence d'index (mais pour ce point voir quand même http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/12/31/science-fic...).

Note GHOR : 1 étoile